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    5 months ago

    La démission fracassante du directeur financier d’EDF, Thomas Piquemal, en mars 2016, aurait dû amener le pouvoir à reculer. Le fait était sans précédent dans l’histoire du groupe. Et les propos de son directeur financier plus encore.

    Sur le départ, il expliqua qu’EDF courait à sa perte en construisant deux EPR en Grande-Bretagne. Le projet, insistait-il, ne présentait ni les garanties industrielles ni les garanties financières, juridiques et politiques suffisantes, alors que le groupe public allait y engager directement ses fonds propres, sans soutien étatique, le gouvernement britannique, en plein Brexit, ayant décidé de retirer sa garantie financière au projet.

    […]

    Emmanuel Macron enjamba, comme à son habitude, la contestation des salariés. Qui étaient-ils pour oser contredire un ministre de l’économie ? Il balaya d’un revers de la main toutes les mises en garde : Hinkley Point se ferait puisqu’il l’avait décidé. Serviles, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, et les administrateurs « indépendants » obtempérèrent contre l’avis de tous les représentants des salariés.

    Ce fut la dernière grande décision d’Emmanuel Macron avant son départ du ministère pour s’engager dans la campagne présidentielle.

    Sept ans plus tard, le constat est là, implacable. Les salariés d’EDF avaient raison. Ils avaient raison sur tout, sur la complexité du projet, sur le calendrier, sur les risques industriels et financiers. Le groupe se voit pris dans un piège mortel. Seul.