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Cake day: August 29th, 2023

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  • À mon avis, c’est en soi un problème. C’est son aspect pratique qui le rend dangereux. Tous les méfaits des appareils connectés sont démultipliés par le simple fait qu’ils soient trop facilement accessible en tout temps. C’est mauvais pour la séparation de la vie personnelle et personnelle, c’est mauvais pour la santé mentale, c’est mauvais pour les relations sociales.



  • C’est marrant parce qu’à lire ça, on se dit que LFI/EELV avaient globalement raison (sur le pan économique) depuis 20 ans, et c’est vraiment un beau gâchis leur marketing politique. Quelques morceaux choisis :

    La priorité est désormais donnée à la réindustrialisation pour regagner en autonomie et inverser les conséquences sociales de la désindustrialisation. Il n’est pas simple cependant de rétablir le tissu productif dans un modèle de croissance qui a déformé la structure de production en faveur des services et au détriment du secteur manufacturier. Ce redéploiement de l’industrie ne sera possible qu’en changeant de modèle et que s’il s’inscrit dans un plan de décarbonation indispensable face à la menace existentielle que constitue le dérèglement climatique.

    C’est aussi en proposant un nouveau consensus de Washington en avril 2023, dont la politique industrielle est le pilier, où le retour des États dans la gestion économique est consacré, et où la promotion du libre-échange n’est plus en vogue, mais remplacée par la recherche d’alliances avec ceux qui partagent les mêmes valeurs, le friendshoring, que les Américains ont rompu avec l’ancien consensus qui reposait sur le retrait des États et la recherche d’une libéralisation toujours plus poussée des forces du marché.

    Dans leur présentation du nouveau consensus de Washington, les Américains ont été très clairs : tous les modèles de croissance ne se valent pas et celui qui a conduit à atrophier la capacité industrielle dans des secteurs essentiels comme les semi-conducteurs, a fait, de leur point de vue, trop de dégâts pour être poursuivi : dégâts en matière d’indépendance, dégâts sociaux, dégâts politiques.

    Les politiques commerciales recherchaient alors avant tout l’efficacité économique par l’exploitation des avantages comparatifs, la minimisation des coûts ou l’optimisation des chaînes de valeurs mondiales. Mais de nouveaux objectifs sont en train de supplanter ceux d’hier.

    À l’heure où la plupart des limites planétaires, ces seuils que l’humanité n’aurait pas dû dépasser pour ne pas compromettre la viabilité de l’espèce, ont déjà été franchies, pour Michel Aglietta et Étienne Espagne, la planification écologique constitue le seul rempart face au capitalocène, cette ère dans laquelle non seulement l’activité humaine mais aussi le système d’accumulation dans lequel elle se déploie ont conduit à un tel désastre. Et qui dit planification, dit retour des États. Donc oui ces reconfigurations, bien que très partielles encore, vont dans le bon sens, que ce soit le Green New Deal américain avec la loi IRA – Inflation Reduction Act, le_ Green Deal européen et son Net Zero Industry Act ou la promotion d’une Civilisation écologique en Chine.

    Deux remarques d’ailleurs : 1. Les Américains, ils sont pas bêtes. Ils voient qu’un truc marche pas, ils changent de politique, et entrainent le monde avec eux. Ils auraient fait ça il y a 20 ans, on en serait peut-être pas là. 2. Ces changements ont été rendus possibles grâce à une personne : Biden. Le Président des États-Unis reste l’homme le plus puissant du monde. Il y a certes un contexte, mais l’administration Biden est clairement un moteur des changements des économies mondiales.



  • Tu as raison de dire qu’il n’y a pas assez d’emploi pour tout le monde, mais en tout cas à mon avis il y a assez de richesses pour faire vivre dignement tout le monde. Si on accepte de ne plus être dans une société de consommation ou le seul but de l’économie est de produire plus et le seul but de l’existence de consommer plus, si on accepte de vivre avec moins de variété, moins de distractions, on pourrait tous vivre une vie très confortable, et du coup c’est pas grave si tout le monde ne travaille pas. Bon après ça nécessite un changement civilizationnel quasiment impossible et invite des régimes politiques dont les tentatives ont pas été jojo par le passé.


  • Ah ben à mon avis, en l’occurence, si. Il y a une grosse différence entre la société d’aujourd’hui et la société pré-internet (voire pré-télévision) : l’ennui. L’ennui est un moteur formidable de l’innovation.

    Newton a révolutionné la science d’une part parce qu’il était noble et donc il avait le temps (ce qui abonde en ton sens), mais surtout parce qu’il avait pas grand chose à foutre le bourge. Aujourd’hui, les distractions sont bien trop nombreuses, parce que la production culturelle est devenue industrielle : impossible de s’ennuier. Ne parlons même pas d’internet et de l’algorithmisation de la distraction.

    Essaye de ne pas voir cet argument sous l’angle macroniste du chômeur-branleur, mais plutôt comme un phénomène civilizationnel : si on ne réduit pas drastiquement la quantité de distractions possibles, si on n’offre pas aux gens l’espace de l’oisiveté positive, de la contemplation, et de la curiosité, je crois que l’abolition du travail n’aura pas les effets qu’elle aurait pu avoir il y a 300 ans.


  • Mais l’institutionnalisation de la recherche scientifique avec les systèmes académiques et l’éducation pour tous a fait exploser l’avance scientifique. Comme pour l’agriculture ou l’industrie : on peut produire beaucoup, très vite. On peut donc nourrir et augmenter le confort de tout le monde. Certes l’excès est l’épidémie de l’obésité, les inégalités territoriales, la société de consommation. Il y a aussi des excès côté science, mais est-ce qu’on est prêt à abandonner l’efficacité actuelle au profit d’une vie plus oisive (et j’utilise le terme oisiveté de manière neutre)


  • Bien sûr que j’aimerais être libre de tout labeur, mais le seul moyen pour moi d’accrocher à ce genre d’idées radicales, c’est de les regarder à la lumière de nos connaissances sur Homo Sapiens avant l’agriculture. Est-ce qu’on est programmés pour l’oisiveté ? Est-ce que travailler comme des chiens et consommer sans arrêt est contre notre chemin évolutif ou bien en est-ce l’extension ?

    Parce que c’est facile d’avoir ce genre d’idées quand on pense aux bullshit jobs dans le marketing, mais est-ce qu’elles ont le même poids lorsqu’il s’agit de recherche scientifique ? d’affaires militaires ? de production artistique ?